Les fuites urinaires

 

Avec plus de 3 millions de Français concernés, l’incontinence urinaire constitue un véritable fléau et un réel enjeu en matière de santé publique, d’autant que ce handicap peut concerner tous les âges de la vie. Le retentissement médico-social est considérable : difficulté de scolarisation et repli sur soi pour les enfants, sentiment de honte pour les adultes, institutionnalisation pour les vieillards. Ces dysfonctionnements vésico sphinctériens sont souvent au premier plan chez les patients atteints de pathologies neurologiques sévères : sclérose en plaques, traumatisme médullaire, maladie de Parkinson notamment.

 

Des progrès importants ont été réalisés au cours de ces dernières années, mais l’incontinence urinaire reste fréquemment un tabou pour les patients qui en souffrent.

L’incontinence urinaire est définie comme étant « toute perte involontaire d’urine ».

 

On distingue plusieurs types d’incontinence :

 

• L’incontinence urinaire d’effort caractérisée par une fuite involontaire d’urine, non précédée d’une sensation de besoin d’uriner et qui survient à l’occasion d’une élévation de la pression abdominale telle qu’un effort de toux, soulèvement de charge ou de toute autre activité physique. Ce type d’incontinence est lié à un dysfonctionnement du système ligamento-musculaire qui assure la fermeture du canal de l’urèthre. Le plus souvent l’incontinence urinaire d’effort est un phénomène acquis, l’accouchement représentant le principal facteur de risque identifié.

 

• L’incontinence urinaire par hyperactivité vésicale est caractérisée par une perte involontaire d’urine précédée par un besoin urgent et irrépressible d’uriner aboutissant à une miction qui ne peut être contrôlée. Ce type d’incontinence s’intègre dans le « syndrome d’hyperactivité vésicale » qui est caractérisé par la survenue d’un besoin mictionnel soudain et difficile, voire impossible à maîtriser défini par le terme médical « urgenturie ». Le plus souvent le syndrome d’hyperactivité vésicale survient de manière isolé. Cependant, il peut également être la conséquence d’une pathologie neurologique sur le fonctionnement vésico-sphinctérien.

 

• L’incontinence urinaire mixte est l’association chez un même individu d’une incontinence urinaire d’effort et d’une hyperactivité vésicale

 

• L’énurésie se définit comme une miction normale et complète, involontaire et inconsciente, sans lésion de l’appareil urinaire et en fonction d’un âge où le contrôle sphinctérien est normalement acquis. Ce trouble se produit donc au-delà de l’âge normal de maturation physiologique, au-delà de 5 ans. La miction est active, complète, de déroulement normal, ce qui élimine tout dysfonctionnement urinaire lié à une pathologie organique. Le déclenchement de la miction est involontaire et inconscient, ce qui distingue l’énurésie d’autres conduites déviantes où la miction est déclenchée volontairement ou consciemment. L’énurésie est donc un trouble du contrôle mictionnel et non de la miction elle-même. Le terme énurésie nocturne qualifie l’énurésie lorsqu’elle se manifeste pendant le sommeil.